lundi 29 août 2011

Mon marathon à moi

Il y a environ 8 mois de ça, mon grand frère me mettait au défi de participer au 10 km du marathon des deux rives, ici à Québec, le 28 août 2011. Lorsqu'il m'en a parlé, j'ai pensé qu'il était fou. "Moi courir un 10 km? Je n'y arriverai jamais...". Mais l'idée a fait son chemin et mon amoureux merveilleux m'a convaincue qu'avec de l'entraînement, je pouvais y arriver.

Je me suis donc donné un quadruple défi: perdre du poids, m'entraîner à la course, faire descendre ma tension artérielle pour qu'elle redevienne "normale" et ultimement, participer au 10 km du Marathon des Deux Rives.

Pour la petite histoire, sans vouloir raconter ma vie, j'ai eu un accouchement "catastrophe" en avril 2010 suite à quoi, quelques jours plus tard, je me retrouvais aux soins intensifs avec une tension artérielle vraiment trop élevée. Dans l'année qui a suivi, ma tension est restée élevée (un peu moins quand même, mais encore trop élevée). J'ai promis à mon médecin de prendre les moyens pour que cette fichue tension redescende. La perte de poids et l'activité physique sont donc devenues mon remède à moi (en plus d'un suivi psychologique qui m'a permis de me libérer de la peur gardée en moi suite aux événements).

C'est donc en février 2011, soit 10 mois après mon accouchement, que je me suis mise à m'entraîner à la course. Pour ceux qui me connaissent, je n'aime pas faire les choses à moitié alors je me suis procuré un plan d'entraînement pour débutants qui aspirent à courir un 10 km. Semaine après semaine, j'ai suivi scrupuleusement ce fameux plan. Au début, ça ressemblait à 1 minute de course et 3 minutes de marche et ce pendant 10 à 15 minutes environ. J'ai trouvé ça tellement pénible (je n'étais définitivement pas en forme). Aussi, nous étions en février et je sortais courir au froid, au petit matin, avec mes crampons sous les souliers. Il y a des matins que j'en pleurais, tellement je n'avais pas envie d'aller courir. Ça me levait le coeur. Mais ces matins-là, je pensais à l'homme de ma vie qui un jour m'avait dit que dans la vie, quand on veut quelque chose, il ne faut pas lâcher. "Ne pas lâcher"... telle a été ma devise, depuis le tout début. Je ne pouvais pas lâcher. Je ne pouvais pas lâcher pour moi-même, parce que mes objectifs santé étaient trop importants. Je ne pouvais pas lâcher pour mon grand frère, parce que j'avais accepté de relever ce défi. Finalement, en cours de route, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas lâcher non plus pour mes enfants.

Un matin, il n'y a pas si longtemps, je n'avais pas le goût de sortir courir. Encore une fois, j'en avais les yeux pleins d'eau (je sais... je suis hypersensible... mes yeux se mouillent facilement). Mon fils aîné, me voyant torturée comme ça à l'idée de sortir courir m'a dit: "Tu es vraiment forte maman". Je lui ai demandé pourquoi il me disait ça alors il m'a dit: "Tu es forte physiquement, parce que tu peux maintenant courir 1 heure sans t'arrêter, mais tu es aussi forte mentalement, parce que tu surmontes les épreuves". Mon fils de 13 ans venait de me donner une de ces claques dans le dos. Le genre de claque qui te fouette et qui te fait dire qu'au-delà des mots, les gestes comptent encore plus parfois. Ce défi de courir, jour après jour, matin après matin, je le faisais d'abord pour moi. Ce matin-là par contre, je me suis rendu compte que je le faisais aussi pour mes enfants, pour l'exemple du "Ne pas lâcher". Je ne pouvais donc pas lâcher. Pour eux, pour moi, j'ai séché mes larmes et je suis sortie courir sur l'élan de cette claque d'encouragement gratuite, offerte par mon fils.

Mon premier objectif a été atteint en mai 2011. Anxieuse de me faire passer le brassard autour du bras ce matin-là, je me disais intérieurement que 15 lbs en moins et de l'entraînement physique depuis 3 mois seulement ne pouvaient, à eux seuls, faire baisser ma tension artérielle dans la zone"normale". C'est donc le coeur qui battait la chamade (pas trop bon pour une lecture de tension) que j'ai attendu le verdict de mon médecin. Tellement certaine que mes chiffres étaient encore hauts, j'ai même dit à mon médecin de ne pas me dire les résultats, pour ne pas m'énerver avec ça. C'est le sourire aux lèvres qu'elle m'a dit vouloir absolument me donner le résultat qui était enfin dans la zone de tension NORMALE!!! J'y étais arrivée!!! Mes efforts avaient porté fruits. J'ai évité les pilules et les complications. À 36 ans, j'ai réussi à remettre ma santé sur les rails, 13 mois après l'accouchement de ma fille. Ce fut définitivement la nouvelle de la journée. Enfin, je pouvais tourner la page. Quel soulagement!

Cependant, mon entraînement lui, ne s'arrêtait pas là. Il me restait tout de même 3 autres mois devant moi. J'étais à la mi-temps. Il me fallait encore me retrousser les manches. Quelques semaines après ce rendez-vous, nous apprenions que notre petite puce devait rencontrer un neuropédiatre pour un apparent retard moteur au niveau surtout de ses membres inférieurs. Un petit séisme nous a traversé le coeur et c'est au début du mois d'août que nous apprenions que notre petite avait soit un retard moteur sur des mouvements qui demandent une séquence d'exécution, soit une maladie musculaire ou des nerfs. Chose certaine... elle ne marchera pas de si tôt. En janvier 2012, nous devrions en savoir plus au niveau d'une possible maladie musculaire, mais d'ici là, nous devons la stimuler quotidiennement. Ma fille travaille donc pas mal fort chaque jour et fait des progrès considérables. Quel bel exemple pour moi. Si ses jambes et ses pieds lui font défauts en ce moment, ce n'est pas le cas pour moi. Alors quelle excuse je peux bien avoir pour ne pas sortir courir et me servir de mes jambes? Je n'en ai aucune. J'ai plutôt maintenant une autre belle motivation: me servir de mes jambes, de mes pieds et courir... juste courir. Même si ma fille le veut en ce moment elle ne le peut tout simplement pas. Ça viendra, je le sais. C'est une battante et elle travaille très fort pour y arriver. Entre temps, moi, je n'ai qu'à louanger la vie pour m'avoir donné deux jambes et deux pieds qui fonctionnent "normalement" (je n'aime pas le mot "normal"... je ne l'ai jamais aimé). Je peux m'en servir et sentir, chaque fois derrière moi, des petites menottes qui m'encouragent à pousser encore plus, à me dépasser. Pour elle maintenant et pour toutes les autres raisons mentionnées plus haut, je cours... je cours tout simplement.

Deux jours avant le fameux 10 km des deux rives, je devais aller chercher mon dossard au Centre des congrès de Québec. Une fois sur place, je me suis retrouvée entourée de gens top shape, en super forme, avec des silhouettes d'athlètes et un poids plus que santé. Sérieux... je me sentais comme un "imposteur"! Oui, j'ai bien perdu 20 lbs depuis le début de l'aventure, mais je n'ai malheureusement pas atteint encore mon poids santé. En plus... oui je participerai au 10 km mais en entraînement jusqu'à maintenant, je ne crois pas avoir couru plus de 8,5 km. Alors bref, tous ces gens, tous ces athlètes m'impressionnent et je me dis intérieurement que j'aimerais dont être comme eux. Je reviens à la maison avec mon dossard, mais aussi, avec l'impression que je ne suis pas à ma place. De plus, j'apprends, dans les heures qui suivent, qu'Irène s'en vient et qu'à cause de cela, on risque d'annuler le marathon et peut-être les autres épreuves (dont MON 10 km). La cerise sur le sunday... j'apprends qu'aussi à cause d'Irène, je n'aurai peut-être pas tout mon monde avec moi, au fil d'arrivée. Quelques-unes de mes "supporters" ne viendront peut-être pas. Bref, la veille de ma course, je suis un peu down mais je me couche en me disant que "je ne peux pas lâcher... pas rendu là"!

Le matin de ma course, je regarde la température et je sais que mes enfants seront là (mon chum va les amener avec lui sur la ligne d'arrivée)... ça me redonne le sourire. Je sais aussi que mon grand frère sera là avec mon filleul (de 20 ans) qui a décidé de venir m'encourager lui aussi. Ça me fait tellement chaud au coeur. Tout à l'heure quand je parlais des actes qui parlent plus que les paroles... J'ai l'impression que c'est ce qui se passe encore une fois! Il n'y a que ma belle-soeur, la femme de mon frère, dont je ne suis pas certaine de voir la binette. Je me croise les doigts pour qu'elle soit là car elle a été une de mes plus fidèles "supporters".

Arrivée sur le site de la gare, je pars prendre une navette qui me mènera, comme tous les autres, à la ligne de départ sur le boulevard Champlain, au quai des Cageux. Dans le bus, une femme d'environ mon âge prend place avec moi. Belle madame, en shape, super gentille et souriante. Je me dis intérieurement qu'elle a l'air d'une athlète, comme les autres et qu'à côté d'elle, je fais vraiment "imposteur". Un peu après le départ du bus vers notre destination, elle me dit nerveusement: "Est-ce que c'est votre première course vous aussi?" Heuuu, quoi... c'est sa première course à elle (que je me dis intérieurement)! Alors, je lui réponds que oui, c'est la première fois que je cours un 10 km mais qu'auparavant, il y a quelques années, j'avais déjà couru un 5 km à 2 reprises. Cette femme, que je croyais une athlète, était donc comme moi, une débutante. De son côté, elle avait commencé à s'entraîner il y a 6 semaines. Wow... que je me suis dit. Il y a autour de moi, plein d'histoires, plein de récits de vie et finalement, je n'ai aucune idée de qui participe pour la première fois ou pas à ce fameux 10 km. Pendant ma course, j'ai croisé des gens qui se relevaient d'un cancer, d'autres, d'une maladie du coeur et combien d'autres encore dont je ne connais pas l'histoire. J'en suis venue à la conclusion que nous avions, tout un chacun, une motivation personnelle pour participer à ce 10 km. Peu importe cette motivation, elle a fait en sorte que nous nous sommes dépassés et que nous n'avons pas lâché. À ce titre, je ne me sentais donc plus comme une "imposteur" et je n'avais plus aucune envie d'être à la place de qui que ce soit sur le parcours. Ma place à moi c'était définitivement la meilleure pour moi!

C'est donc le coeur léger, les jambes ultras coopérantes et les ailes dans le dos que j'ai entrepris de courir ce fameux 10 km qui me semblait impossible, 8 mois auparavant. Ces ailes, je les visualisais vraiment... Des petites ailes mauves que tous ceux que j'aime auraient placées dans mon dos pour que je sois plus légère et que les kilomètres me semblent plus facile à parcourir.

J'aimerais remercier mon grand frère pour m'avoir proposé de courir ce 10 km. Sur bien des points, mon grand frère a toujours été un modèle pour moi. Il n'a finalement pas choisi la course pour améliorer sa condition physique mais le spinning!!! Ayoye!!! J'ai essayé ça deux fois dans ma vie et je trouve ça extrêmement difficile. Il faut être crinqué solide pour tenir un cours complet. Mon frère en a déjà fait pendant deux sessions auparavant et reprendra une session à l'automne, mais cette fois, à raison de 3 séances par semaine au lieu de 2 comme avant. Je te lève mon chapeau mon frère. Vraiment, ça m'impressionne. Surtout... ne lâche pas!

Merci à ma petite belle-soeur d'amour qui m'encourage constamment et qui finalement, était bel et bien là à mon arrivée. Tu étais comme un petit rayon de soleil, juste pour moi! Merci aussi à mon filleul qui est venu me voir, me féliciter et me photographier. Vraiment... je sais que lorsqu'on vieillit, les "ma tantes" peuvent devenir moins importantes. Je n'ai jamais senti ça avec toi. Merci d'être venu. Ca m'a réellement fait chaud au coeur.

Merci à mes amis FB parce que peu importe ce qu'on en dit, moi j'ai senti le support de beaucoup de gens durant cette aventure. Il y a bien des matins où ça m'a portée! Merci également à ma mère, qui m'a encouragée à plusieurs reprises, mais qui n'a pas pu venir me voir à l'arrivée en raison d'Irène.

Merci aussi à mes amies "moins virtuelles". À plusieurs reprises vous m'avez encouragée, vous vous êtes informées, préoccupées... Merci mille fois d'être dans ma vie et de l'embellir chacune, à votre façon.  Un beau merci spécialement pour toi ma Karen, qui m'a montré l'exemple. Tu as débuté bien avant moi un entraînement et une remise en forme. C'est en te voyant changer et t'épanouir que j'ai eu envie de t'accompagner. Merci aussi pour tous tes bons mots, tes mails d'encouragement et pour être comme une soeur dans ma vie.

À ma petite famille... Merci d'être venus me voir arriver. Vos yeux, vos sourires, vos bras tendus vers le ciel et nos regards échangés m'ont littéralement propulsée vers la ligne d'arrivée. Sans vous, aucun de mes pas n'a du sens ou de direction. À chaque foulée vous m'avez portée. Merci aussi pour les mois d'entraînement, pour les services rendus et les encouragements.

Finalement à l'homme de ma vie... Merci pour avoir déposé au fond de moi, une belle petite flamme que j'ai toujours gardée allumée depuis. "Ne pas lâcher, ne pas lâcher..." c'est devenu une devise pour moi, et ce, grâce à toi. Dans tout ce que nous avons vécu, des épreuves les plus difficiles aux joies les plus intenses, j'ai toujours su et pu puiser dans ton regard, cette flamme et l'amour si grand que tu as en toi. Encore une fois hier, j'y ai lu plein de choses, car seul toi au fond sais vraiment combien ce 10 km représentait MON marathon à moi.

Ma vie est belle parce je suis aimée et parce que j'ai autour de moi, tellement de monde que j'aime sincèrement. Allez tout le monde... il ne faut surtout pas lâcher!

mercredi 10 août 2011

Mon diamant brut et mon or blanc

Sur la route qui entoure et qui traverse mon coeur, j'ai la chance d'y retrouver 3 magnifiques diamants. Des diamants bruts, tous bien différents, plus ou moins "polis", plus ou moins taillés, mais tous si incroyablement précieux.

Depuis que je l'ai découvert, mon dernier tout petit diamant me guide sur un chemin bien différent de celui déjà fréquenté. Un chemin tout rose, tout féminin, un chemin de dentelles et de boudins!

Mais voilà que mon petit diamant a décidé de ne pas évoluer ou plutôt, de ne pas correspondre aux attentes pré-établis des grands argentiers avec leur charte, leur courbe et leur standard officiel. Mon petit diamant à moi a décidé de prendre son temps, de faire à sa manière, d'emprunter une route moins fréquentée, mais d'avancer... d'avancer quand même, à son rythme, avec ses capacités.

Mon petit diamant à moi manque effectivement de tonus dans ses membres inférieurs et souffre également d'un problème soit ligamentaire, articulaire ou osseux au niveau de ses chevilles et de ses pieds. Nous devons voir un polisseur de diamants sous peu pour mieux nous aider à en juger.

Mon petit diamant à moi ne marche donc pas encore et plusieurs étapes de son développement moteur sont en retard. Mon petit diamant à moi a décidé de rester "brut" plus longtemps. Entouré de perles comme Emilie, sa physiothérapeute, du Dr. Sylvain et son équipe de neuropédiatres, du Dr. Mercier, son orthopédiste et bientôt du Centre de réadaptation en déficience physique Cardinal-Villeneuve, mon petit diamant à moi ne pourra faire autrement que d'étinceler. J'ai bien choisi mon mot, car pour briller, elle brille déjà! Vous devriez voir ses yeux vifs, brillants, éclatants! Vous devriez voir comme elle comprend, comme elle communique, comme elle observe, comme elle vient chercher le meilleur au fond de nous! Vous devriez voir son effet, sa lumière sur les deux autres magnifiques diamants que sont ses frères et qui ont ouvert le chemin avant elle. Vous devriez seulement voir comme elle illumine nos vies et celle de purs étrangers...

Alors à tous les chercheurs d'or, de diamants et des richesse, à tous ceux qui croient qu'il n'y a qu'une seule façon de tailler un diamant pour qu'il brille de toutes ses faces, détrompez-vous! Et toutes ces chartes, toutes ces convenances... laissez les perles s'en occuper! Quand vous verrez ma fille, ne me demandez pas pourquoi elle ne marche pas encore, mais remarquez plutôt l'intensité de son regard, la finesse de ses gestes et son petit côté "taquin" qui ne laissent aucun doute sur son intelligence et sa vivacité d'esprit et d'interaction! Mon petit diamant à moi a tout ce qu'il faut en elle pour étinceler. Un peu de polissage et le tour sera joué, j'en suis certaine! Le spectre d'une maladie musculaire et/ou des nerfs plane tout de même sur nos têtes, mais tel un gros nuage gris, je suis certaine qu'il disparaîtra sous peu. Des examens plus approfondis nous permettront de le dissiper, j'en suis certaine (du moins, c'est ce que j'aime croire)! 

Il se peut qu'au détour de votre route, vous tombiez sur ma fille et moi, enlacées, en train de se "flatter", en train de nourrir à la fois son corps et son âme... Je ne sais pas encore combien de temps j'allaiterai ma fille, mais pour moi, c'est très important. C'est mon or blanc, ma richesse, mon moment privilégié avec ce petit diamant qui grandit. C'est également ma façon à moi de pouvoir "faire quelque chose", de contribuer à sa santé globale et affective. C'est aussi par pur égoïsme pour me retrouver encore et toujours, collée contre elle.

Y a-t-il un âge pour arrêter d'allaiter? Je ne crois pas... pas plus qu'il y a un âge pour arrêter de dire "je t'aime" à ses enfants ou pour arrêter de les enlacer. Je m'imagine plus vieille, lorsque mes enfants me rendront visite... encore et toujours je leur dirai comment ils sont importants pour moi, combien je les aime et jusqu'à la fin de ma vie je les enlacerai parce que non, il n'y a pas d'âge limite pour arrêter d'aimer et pour cesser de le démontrer. Alors un peu comme pour la marche, ne me demandez pas quand est-ce que je cesserai d'allaiter, mais regardez plutôt combien ces quelques petites minutes, 3 à 4 fois par jour, nourrissent à la fois ma fille et le coeur de sa maman.

J'ai décidé d'écrire ce billet parce que c'est ma façon à moi de réagir à ce qui nous arrive... Dans les épreuves, dans les moments forts de mon existence, j'écris. J'ai également décidé d'écrire ce billet pour sensibiliser les gens à la différence. Vous n'imaginez pas à quel point c'est blessant de constamment devoir "faire avec" le regard des autres, les commentaires, les jugements. On a tous quelque chose de différent, quelque chose qui nous démarque des autres et c'est tant mieux. Un monde "normal", un monde "homogène", un monde sans faille et sans couleur, mon Dieu que ça serait plate! C'est grâce aux excentriques, aux marginaux, aux créateurs que notre vie se teinte de couleurs. Laissons une place à la différence... Voyons en elle une force, un rayonnement, une audace, un tremplin, un miroir vers notre propre différence. Cherchez le diamant brut en vous. Chacun de nous en a un. Regardez autour de vous... Plein de diamants vous entourent, parfois très "polis", parfois moins, parfois peu taillés, parfois tellement raffinés. Il n'en reste pas moins que chacun d'eux, chacun de vous est un diamant. A vous de savoir jusqu'à quel point vous voulez briller!


Je tiens à terminer ce billet en remerciant sincèrement le Dr. Patricia Doucet qui a su être là et poser les bons gestes, de l'extraction de mon petit diamant à moi jusqu'à son tout premier polissage. On ne t'oubliera jamais...




lundi 25 avril 2011

Aujourd'hui j'ai rencontré Simon



Aujourd'hui, j'ai fait la connaissance de Simon... un jeune homme de 21 ans, plein de sagesse, de courage et de sérénité. Aujourd'hui, j'ai fait la connaissance d'une famille... une famille pleine d'amour, d'humanité et de présence. Aujourd'hui j'ai croisé une mère au coeur blessé, à l'âme meurtrie et aux yeux d'une infinie tristesse.

Aujourd'hui j'ai rencontré un ami, le meilleur de Simon... un ami sincère, un ami à coeur ouvert, un ami tellement touchant et combien aimant. Cet ami m'a bouleversé par ses écrits, par sa façon de s'exprimer et de clamer haut et fort, son amour et son attachement pour Simon. Simon... c'était "l'homme de sa vie" comme il dit. Une amitié si forte, si puissante que l'autre fait presque partie intégrante de soi. Aujourd'hui cet ami m'a rappelé combien je tiens à mon amie à moi, à ma moitié, à celle avec qui j'ai tout partagé. Les larmes aux yeux et le coeur serré, j'ai ressenti une vague de sympathie pour ce jeune Lukas qui vient de perdre, sa Karen à lui.

Aujourd'hui j'ai rencontré Simon, par le biais des témoignages, par les paroles de sa soeur, par le témoignage de son petit frère, par le regard de son grand frère, par l'amour de son parrain et sa marraine, par les souvenirs de son père et par la magnifique présentation de sa mère. Aujourd'hui j'ai rencontré Simon par le biais de ses photos... tantôt petit, tantôt ado, puis jeune adulte parti trop tôt.

Je n'ai malheureusement jamais eu la chance de connaître Simon mais aujourd'hui, j'ai franchement eu l'impression, de rencontrer Simon...

mardi 25 janvier 2011

Être une maman

Être une maman...



C’est avoir la chance de découvrir la vie sous un autre angle et de voir le monde aux côtés de ses enfants.

C’est apprendre à dire «Je t’aime» à la Terre entière en reconnaissant que nous sommes tous les enfants de quelqu’un.

C’est être désormais convaincu que chaque mère fait de son mieux, pour le bonheur de son enfant. 

C’est commettre des erreurs et espérer qu’on sera pardonné.

C’est faire des choix en souhaitant qu’ils n’aient que de bonnes répercussions pour nos enfants.

C’est découvrir le vrai sens du mot «famille».

C’est espérer vivre une existence longue et sereine pour voir grandir et s’épanouir ses enfants.

C’est chérir l’amitié et lui donner toutes ses lettres de noblesse pour donner l’exemple et apprendre à nos enfants que la richesse ne vient pas de ce que l’on a, mais bien des relations fortes et privilégiées que l’on développe avec des gens de valeur et pour qui l’on donne sans compter.

C’est respecter la Terre et l’économiser pour qu’à leur tour, nos enfants et petits-enfants puissent jouir de l’immense privilège d’y habiter et d’y être encore convié.

C’est aimer sans compter et rester amoureuse de l’homme que l’on a choisi pour donner la vie toute notre vie.

C’est partager la complicité au quotidien avec le père de ses enfants et sentir toujours au fond du coeur, une flamme et un respect pour celui qui nous a aimé au point de vouloir partager sa vie entière avec la sienne.

C’est se donner la main, être bien et savourer le quotidien sans jamais le trouver banal.

C’est admettre que l’on a de la valeur parce que des gens nous aiment... et les aimer en retour.

C’est ne jamais passer devant et ne vouloir que du bien à ceux qui nous entourent.

C’est respecter et aimer profondément tout être humain, de quelle origine ou de quelle couleur qu’il soit.

C’est apprendre de l’autre sans jamais vouloir lui en montrer.

C’est être ouvert au monde, aux autres et se laisser toucher.

C’est croire en l’amour, en sa puissance, et en faire son cheval de bataille.

C’est croire en l’engagement réel et durable et s’engager.

C’est toujours choisir l’humain au détriment du reste.

C’est savoir prioriser l’amour, la famille et ses convictions pour ne jamais avoir de regrets.

C’est comprendre que la liberté n’a pas de prix et qu’elle devient, dans le monde d’aujourd’hui, une richesse inestimable.

C’est laisser voler l’autre de ses propres ailes, lui faire confiance et ne jamais le retenir.

C’est simplement montrer que l’on est là, que sur notre épaule il y a un petit coin pour pleurer et que nos bras ne demandent qu’à étreindre.

C’est ne rien attendre de personne, mais plutôt tout donner.

C’est se faire confiance et s’aimer.

C’est reconnaître ses tords et ne jamais juger.

C’est accueillir l’autre, l’accompagner sans vouloir le changer...simplement l’aimer.

C’est croire en ses propres forces et savoir que nous avons tous des ressources cachées.

C’est être capable de pardonner, de se pardonner et de soi-même s’excuser.

C’est de ne jamais nourrir la rancoeur, mais la condamner.

C’est de savoir reconnaître ses torts sans pour autant s’écraser.

C’est s’aimer et se respecter en sachant dire «non» à l’autre pour quelque chose ou l’on se sentirait brimé.

C’est donner sans jamais compter.

C’est donner plutôt que prêter.

C’est savoir offrir son aide, mais aussi savoir en demander lorsque l’on se sent dépassé.

C’est accepter ses faiblesses et reconnaître ses qualités.

C’est être franc et honnête tous les jours de sa vie et comprendre que le plus difficile c’est de l’être d’abord avec soi-même.

C’est donner sa parole et la tenir.

C’est le long de sa route, savoir jeter des roses.

C’est pouvoir dire à la fin de chaque journée que l’on est content de soi.

Ne rien regretter.

C’est savoir s’abandonner.

C’est pouvoir rire et pleurer.

C’est pouvoir mettre à l’avant, qui l’on est vraiment, et chercher toujours l’authenticité au détriment des artifices et du masque de l’apparence.

C’est toujours vouloir progresser dans l’espoir de devenir meilleur.

C’est mettre l’humilité au centre de ses valeurs.

C’est prendre le temps de s’émerveiller devant la vie... toujours.

Prendre le temps de sentir souffler la brise dans son cou, sur ces cheveux pour ne pas regretter de n’avoir jamais pris le temps.

Connaître son passé et ne jamais fermer les yeux devant celui-ci.

Savoir qu’il y a plus petit que soi, mais plus grand aussi.

Admirer et remercier ceux qui, à la force de leur bras et au prix de leur vie, nous ont donné la terre que nous connaissons aujourd’hui.

C’est tomber et se relever.

C’est tendre la main sans qu’on nous l’est demandé.

C’est être présent à l’autre, présent à soi.

C’est dire «je t’aime» et le penser.

C’est remercier son Dieu, sa vérité à soi, à chaque jour, chaque minute, pour tout ce que l’on a et pour tout ce que l’on n’a pas.



Être maman c'est aspirer à tout cela et comprendre que c'est le plus beau nom qui soit!

dimanche 23 janvier 2011

La mère de ma mère

La mère de ma mère a vu le jour il y a de cela près de 100 ans. Je ne sais pas dans quelle circonstance ni comment elle a vécu ses premiers instants sur Terre. Il m'est cependant très spécial d'imaginer qu'aux premiers instants de sa vie, sa mère à elle l'a certainement tenue dans ses bras tout comme je l'ai fait avec ma propre fille, il y a bientôt neuf mois de ça.

La mère de ma mère était une femme sage, une sage-femme pour être exacte. À son image, j'ai toujours aimé les bébés. Depuis mon tout jeune âge, j'arrêtais les mamans avec leur poussette dans la rue pour voir leur petit. Les bébés me fascinent et m'intriguent. Les bébés m'apprennent tellement de choses et me révèlent à moi-même. Je ne suis pas sage-femme ni même "sage", mais je suis une femme et en tant que telle, j'ai été honorée de porter la vie.

Je ne suis pas de celle qui pense que l'on doit "enfanter" pour se sentir accomplie en tant que femme. Je pense que l'on peut s'accomplir autrement que par la maternité. Cependant pour moi, l'expérience qui me nourrit le plus et qui me fait apprécier autant la vie c'est définitivement celle de la maternité. Les petits humains que j'ai mis au monde et qui grandissent si vite sont tellement intéressants à voir évoluer. Telle une anthropologue, je découvre les sillons de l'évolution humaine et sociale à travers mes enfants. Ces enfants, pour qui un jour, j'ai été la terre d'accueil, sont aujourd'hui des humains bien d'istincts de moi qui ne m'appartiennent pas, mais qui s'appartiennent à eux-mêmes. En grandissant, bien sûr que je reconnais des côtés de moi, des côtés de mon amoureux, mais je les découvre EUX. Ils sont eux-mêmes, avec leurs forces, leurs faiblesses, avec les caractéristiques qui les définissent. Je les aime pour ce qu'ils sont... différents entre eux et différents de nous.

Je vois trop souvent des enfants contraints à suivre les rêves de leurs parents. Je trouve ça d'une tristesse incroyable. Chacun a droit à ses rêves, à ses aspirations. Chacun cherche son étoile, sa passion. Qui sommes-nous parents pour choisir à la place de nos enfants ce qu'ils deviendront? Je me sens comme un guide, comme un refuge, comme les racines fortes et longues encrées sous les pieds de mes enfants pour les aider à ne pas tomber. Je suis leur mère, leur première maison, les premiers bras qui les auront bercés. Je suis celle qui sera toujours là pour les accueillir ou les accompagner. Je ne suis pas celle qui daigne les juger ou qui cherche à faire d'eux, ce que j'aurais voulu qu'ils soient.

La mère de ma mère était une grand-mère extraordinaire. Une grand-maman gâteau qui nous aimait un peu trop. Ma grand-mère à moi s'est éteinte il y a bientôt quinze ans. J'ai souvenir d'une grand-mère protectrice et aimante, d'une grand-maman ouverte et accueillante. J'ai souvenir d'une grand-maman aux mille potions magiques et aux galettes réconfortantes. La mère de ma mère tout comme ma propre mère d'ailleurs, m'ont toujours encouragée à poursuivre mes rêves et à faire ce que j'aime dans la vie. Comme elles, j'ai eu des enfants et comme elles, je souhaite maintenant que ceux-ci soient heureux dans la vie! Vivre et laisser vivre... quelle belle devise!